Québec, le 4 décembre 1997 - « Depuis le référendum du 30 octobre 1995, les Québécoises et les Québécois sont confrontés à la mise en oeuvre simultanée des deux volets de la stratégie fédérale. D'une part, cette stratégie nie l'existence du peuple québécois et lui refuse le droit de décider seul de son avenir politique. D'autre part, le gouvernement fédéral se comporte comme si le Canada était un état unitaire, niant ainsi tant l'esprit que la lettre de la Constitution canadienne ». C'est en ces termes que le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, monsieur Jacques Brassard, a expliqué les raisons motivant le gouvernement du Québec à rendre publiques, à l'Assemblée nationale, les orientations qui guideront l'action gouvernementale.
Le ministre a rappelé que le gouvernement du Québec a le devoir et la responsabilité de protéger la capacité du peuple québécois de décider seul de son avenir et qu'il posera tout geste approprié en ce sens.
Pierre d'assise de la stratégie fédérale en matière de relations intergouvernementales depuis le référendum du 30 octobre 1995, la rhétorique d'un rééquilibrage des rôles et des responsabilités des gouvernements a cédé sa place au vieux réflexe centralisateur et interventionniste du gouvernement canadien qui consiste à multiplier les initiatives et les projets dans les secteurs tels que la santé, les services sociaux ou l'éducation, secteurs relevant de la compétence du Québec.
Selon le ministre Brassard, le Québec se trouve confronté à une importante offensive fédérale en matière de santé et de soutien aux enfants, offensive à laquelle il devra riposter avec fermeté pour continuer d'assumer ses responsabilités en la matière. « Devant l'arrivée du rouleau compresseur d'Ottawa, il est important que les citoyens sachent que leur gouvernement exigera le respect des compétences constitutionnelles du Québec et en revendiquera le plein exercice. L'arrivée de nouveaux chevauchements et dédoublements de programmes, au moment même ou le gouvernement fédéral se dégage une marge de manoeuvre financière grâce en partie aux coupures unilatérales effectuées dans les paiements de transfert, est carrément injustifiable, je dirais même irresponsable.»
« Ces orientations formeront donc le cadre de référence de l'action du gouvernement du Québec. Elles se déploieront, notamment lors des conférences intergouvernementales et dans le cadre des échanges, discussions et ententes que le gouvernement conclue avec le gouvernement fédéral et les provinces » a terminé le ministre Brassard.