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Les partis libéraux du Québec et du Canada et l'oubli de l'Histoire

Laval, le 16 avril 1999 - Le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et ministre responsable de la région de l'Outaouais, M. Joseph Facal, tient à souligner que demain marquera le 17e anniversaire du rapatriement unilatéral de la Constitution canadienne sans l'accord du Québec par un gouvernement libéral fédéral. Cet anniversaire coïncide avec le début de la réflexion du Parti libéral du Canada visant à renouveler son programme politique. Presque simultanément, le Parti libéral du Québec amorce sa propre réflexion constitutionnelle. « Ces partis siamois proposent aujourd'hui des démarches simultanées qui nient une réalité politique et historique majeure du Québec : à savoir que le Québec s'est fait imposer, sans référendum, une constitution qui a miné les pouvoirs de l'Assemblée nationale, notamment en matière de langue et d'éducation, deux éléments fondamentaux de son identité » a souligné le ministre Facal.

« Il faut se rappeler que le rapatriement unilatéral de 1982 a constitué une véritable rupture du pacte des peuples fondateurs. Or, dans la démarche de réflexion qui s'amorce au Parti libéral du Canada, l'on ne retrouve nulle trace de la moindre préoccupation du fait que le Québec n'ait toujours pas adhéré dix-sept ans plus tard à la Constitution canadienne » de poursuivre le ministre Facal. L'absence de toute préoccupation du Parti libéral du Canada à cet égard démontre non seulement que Jean Chrétien n'a aucun remords pour son rôle dans le gâchis constitutionnel de 1982 mais qu'il entend perpétuer l'injustice faite au Québec il y a 17 ans.

Ce même gouvernement issu du Parti libéral du Canada refuse aujourd'hui au Québec la capacité de s'exprimer au sein de forums internationaux où sont débattus les enjeux de culture, de langue, d'éducation et d'identité qui interpellent la spécificité du Québec dans le contexte de la mondialisation. « En réalité, sous le vocable de « Bienvenue 2000 » le Parti libéral du Canada tente de cacher une amère réalité. Le Québec entrera dans ce nouveau millénaire soumis à une constitution dont il ne reconnaît pas la légitimité » a indiqué le ministre Facal.

Dans la même veine, le Parti libéral du Québec, qui vient d'entreprendre à nouveau la réécriture de son projet constitutionnel, refuse, lui aussi, de mettre au coeur du mandat de son comité la réparation du coup de force de 1982.

Alors que les cinq conditions de Meech, le rapport Allaire et l'Accord de Charlottetown, constituaient des revendications constitutionnelles visant la réintégration du Québec dans la Constitution canadienne et la réparation du rapatriement de 1982, l'orientation donnée par le chef du Parti libéral du Québec, M. Jean Charest, à son comité de réflexion constitutionnelle, évite elle aussi soigneusement de poser la question en ces termes.

Selon le ministre Facal, « la ratification de l'entente-cadre sur l'union sociale en février dernier illustre que oui, le Canada évolue, mais que cette évolution se fait à l'encontre des aspirations du peuple québécois, de ses priorités et de sa spécificité. Peut-être est-ce parce que les députés du P.L.Q. savent très bien qu'il n'y a aucune volonté dans ce nouveau Canada de procéder à des amendements constitutionnels qu'ils glissent discrètement sur cette question. Coincé entre la volonté de se rapprocher de l'électorat francophone du Québec, entre le minimum acceptable pour l'opinion publique du Canada anglais et les volontés centralisatrices des ténors fédéraux d'Ottawa, le Parti libéral entreprend une réflexion qui relèvera de la quadrature du cercle ».

« Après 17 ans de promesses non tenues par le gouvernement fédéral, après cinq tentatives en vingt ans chez les libéraux du Québec pour redéfinir la place du Québec dans le Canada, les deux partis frères, encore une fois, chercheront par leurs démarches simultanées à convaincre les Québécois et les Québécoises que le Canada évolue dans le sens de leurs aspirations. Deux démarches, une même négation de l'histoire : Triste anniversaire ... », de conclure le ministre.