Québec, le 18 février 1997 - C'est avec déception que le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, M. Jacques Brassard, réagit aux propos tenus par le chef de l'Opposition officielle, concernant le dossier des commissions scolaires linguistiques. « Alors que les Québécois et les Québécoises attendent de leurs élus qu'ils s'élèvent au-dessus des intérêts partisans et s'unissent pour procéder à un amendement constitutionnel qui permettrait au peuple québécois de récupérer enfin sa pleine capacité d'action afin de mettre en place des commissions scolaires linguistiques sur son territoire, monsieur Johnson ne trouve rien de mieux à faire que de semer la confusion, contredire la position prise par Ottawa et taxer le gouvernement du Québec de mauvaise foi ».
L'Opposition officielle, par la voix de M. Johnson, contredit les positions prises par le gouvernement libéral fédéral en ce qui a trait à la procédure à suivre pour un amendement constitutionnel à l'article 93 de la Loi constitutionnelle de 1867. « De deux choses l'une, ou bien M. Johnson ne comprend pas le dossier ou bien il cherche à induire la population en erreur » a souligné le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, M. Jacques Brassard. Celui-ci déplore que le chef du parti libéral du Québec se dissocie de la position prise par le critique officiel de l'opposition en matière d'éducation, M. Ouimet, émise la semaine dernière.
Le ministre Brassard a rappelé que c'est sur l'invitation maintes fois répétées du gouvernement fédéral, à l'effet qu'une modification de l'article 93 de la Loi constitutionnelle de 1867 pouvait se faire de façon rapide et bilatérale qu'il a reçu mandat du Conseil des ministres d'entamer des discussions exploratoires. Le Québec ne voulait pas procéder par abrogation de l'article 93 de la Loi constitutionnelle de 1867 mais bien plutôt modifier sa portée en rendant inapplicable au Québec les paragraphes (1) à (4) de ce même article. C'est cette proposition qu'il a déposée lors de la rencontre du 7 février avec son homologue fédéral.
« Cette modification peut se faire sur une base bilatérale, comme l'ont confirmé les jurisconsultes tant du Québec que d'Ottawa. Nous en avons d'ailleurs reçu l'assurance, lors de notre rencontre avec M. Dion à laquelle participait la sous-ministre de la Justice du gouvernement fédéral » , a déclaré le ministre Brassard.
D'ailleurs, le gouvernement fédéral a certes eu l'occasion d'analyser en profondeur la proposition du Québec depuis cette date et encore hier, le ministre Dion confirmait sa position au nom du gouvernement fédéral. « Faut-il conclure que M. Johnson ne croit par le gouvernement fédéral? » de s'interroger M. Brassard. Pour le ministre, la volte-face du chef de l'Opposition s'appuie sur un prétexte puisque le gouvernement fédéral estime que l'on peut agir de façon bilatérale et rapide à l'égard de la proposition du Québec. Le prétexte invoqué par le chef de l'Opposition pour justifier sa volte-face, vise plutôt à cacher son incapacité à concilier les positions divergentes de son caucus sur cette question.