Québec, le vendredi 28 septembre 2001 - Le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et ministre responsable des Relations avec les communautés francophones et acadiennes, M. Joseph Facal, participait hier, à Edmonton, au volet provincial-territorial de la Conférence ministérielle sur les Affaires francophones.
Évoquant les ententes, programmes et activités de coopération interprovinciale associant le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard, le Manitoba et la Saskatchewan, M. Facal a assuré les provinces et les territoires du soutien du Québec à leurs communautés francophones et acadiennes. Le ministre s'est montré prêt à appuyer de nouvelles initiatives en matière de coopération, notamment dans les domaines de la santé, du développement économique, du tourisme et des nouvelles technologies.
Le ministre Facal a invité les ministres responsables des Affaires francophones à collaborer avec le Québec à l'épanouissement de la langue française au Canada. Dans ce contexte, il a rappelé le rôle actif joué par le gouvernement du Québec auprès de la francophonie canadienne depuis les années 60, notamment par l'adoption, en 1995, de la Politique du Québec à l'égard des communautés francophones et acadiennes du Canada.
Au lendemain de sa participation à cette conférence, le ministre tient à rappeler que, tout en étant solidaire de la francophonie canadienne, le Québec, majoritairement francophone, entend exercer pleinement la compétence qu'il détient dans le domaine de la langue et assurer, à ce titre, la protection de la langue française sur son territoire de même que la promotion de celle-ci aussi bien au Canada que sur la scène internationale.
Dans cette perspective, le gouvernement du Québec ne peut que s'objecter à la propension du gouvernement fédéral à inclure le Québec dans ses initiatives visant la francophonie canadienne au même titre qu'une province où les francophones vivent en situation minoritaire, banalisant ainsi le statut majoritaire du fait français au Québec. C'est ce qui explique, entre autres, que le Québec a choisi de ne pas participer au volet fédéral-provincial-territorial de cette conférence.
Au-delà des obligations et des responsabilités que lui confère la Loi fédérale sur les langues officielles, le Québec questionne l'à-propos de la symétrie que cherche coûte que coûte à obtenir le gouvernement fédéral en ce qui a trait aux mesures que celui-ci déploie en appui aux minorités de langues officielles au Canada.
Ainsi, le ministre rappelle que « le million d'anglophones du Québec s'appuient sur la présence de 300 millions d'anglophones en Amérique du Nord, alors qu'au Québec et dans le reste du Canada on ne dénombre que sept millions de francophones. L'implantation de mesures équivalentes au profit de chacune des deux minorités de langues officielles démontre que le gouvernement fédéral fait fi des réalités socio-économiques et linguistiques très différentes de ces deux minorités sur son territoire de même que de l'importance de soutenir davantage la langue française sur un continent peuplé d'une majorité d'anglophones ».