7 novembre 2016
La récente décision fédérale d’octroyer une aide financière supplémentaire au projet Muskrat Falls a opposé les intérêts de Terre-Neuve-et-Labrador et ceux du Québec. Pourquoi ne pas plutôt choisir de dessiner un avenir ensemble?
La grande transition énergétique découlant de la lutte contre les changements climatiques et notre formidable potentiel hydroélectrique commun devraient favoriser un regard nouveau sur nos relations.
Récemment, et pour la première fois, le Québec et l'Ontario convenaient d'une entente importante concernant l'approvisionnement hydroélectrique en Ontario. Nous pouvons nous en inspirer et sortir des sentiers battus.
Notre gouvernement est au fait des difficultés éprouvées à Muskrat Falls. Nous souhaitons que les moyens justes et appropriés soient mis en place pour permettre d’y remédier. Nous sommes convaincus que le progrès de Terre-Neuve-et-Labrador est à l'avantage des Québécois. De la même manière, le progrès du Québec est à l'avantage des Terre-Neuviens. Et cet avantage commun bénéficiera au Canada dans son ensemble.
Le Québec a plaidé auprès du ministre fédéral Jim Carr pour que le gouvernement fédéral travaille avec l'ensemble des partenaires au bénéfice de tous les citoyens.
Nous avons clairement dit au gouvernement fédéral que le Québec est résolument engagé dans la lutte contre les changements climatiques et réitéré que la voie de l'avenir réside non pas en la judiciarisation du passé entre nos deux provinces, mais plutôt dans un dialogue constructif ouvert sur l'avenir envisageant une collaboration pour la mise en valeur de nos ressources hydroélectriques respectives. Il faut éviter d'ériger nos concitoyens les uns contre les autres, mais plutôt travailler à les rassembler en cherchant une formule avantageuse pour tous.
La décision récente du gouvernement fédéral répondra peut-être en partie aux difficultés de Terre-Neuve-et-Labrador. Toutefois, elle entraîne un déséquilibre dans les opérations commerciales hydroélectriques de nos deux provinces. Ce déséquilibre doit être corrigé par le gouvernement fédéral selon une approche « gagnant-gagnant », qui n’a pas à pénaliser Terre-Neuve-et-Labrador.
L'avenir de nos relations en matière énergétique doit aller au-delà du court terme. Nous devons être imaginatifs afin de trouver les solutions nouvelles qui offriront à nos enfants et aux leurs un monde libéré des conséquences néfastes du carbone. Nos deux provinces ont un potentiel énergétique énorme. Et si au lieu de rester figé dans le passé chacun de notre côté, on se retroussait les manches pour préparer et construire l'avenir, ensemble?
Je réitère à nos partenaires d’Ottawa et de Terre-Neuve-et-Labrador notre volonté de rechercher des solutions innovatrices sur la base de meilleures relations économiques, celles qui sont à même de nous offrir la stabilité et la prévisibilité nécessaires pour supporter les investissements réciproques qui nous mettront sur la voie du progrès.
Jean-Marc Fournier
Ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne