2 mai 2018
Le 1er mai dernier, le ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Jean-Marc Fournier, a publié la lettre ouverte suivante au sujet du bilan de la Politique d’affirmation du Québec et de relations canadiennes.
Jean-Marc Fournier – Leader parlementaire du gouvernement et ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne.
Le lundi 12 mars dernier, le Centre d’analyse politique : Constitution et Fédéralisme, un groupe de cinq universités et centres de réflexion à travers le Canada, situé à l’Université du Québec à Montréal, a été lancé. Des universitaires de l’ensemble du pays, notamment une vingtaine de jeunes chercheurs, ont salué cette initiative favorisant une meilleure compréhension des différences et une plus grande reconnaissance mutuelle.
Il s’agit d’un écho important à la Politique d’affirmation du Québec et de relations canadiennes, dévoilée le 1er juin 2017, qui invite les Québécois et l’ensemble des Canadiens à accroitre leurs liens, notamment, économiques, sociaux, culturels et universitaires. Nous avons la conviction qu’en nous rapprochant, nous apprendrons à mieux nous connaître et ainsi à mieux nous reconnaître. Cette démarche est la clé pour éviter que toute discussion sur des modifications à la Constitution se termine en crise.
Depuis le lancement de la Politique, j’ai participé à plus d’une centaine d’activités de discussion dans neuf provinces et à l’international. Ces activités traduisent un intérêt indéniable de différents groupes de la société civile à travers le Canada et au-delà pour le dialogue encouragé par notre politique.
Par exemple, à la suite d’une première activité, en juin 2017, l’Institut de relations intergouvernementales de l’Université Queen’s a organisé une journée complète de réflexion articulée autour des orientations de la Politique. L’ancien premier ministre de l’Ontario Bob Rae et le professeur émérite Peter Russell, dont le plus récent livre s’inscrit dans une perspective semblable à celle de notre gouvernement, y ont participé. La Politique a aussi occupé une place importante à la conférence sur la Confédération de demain 2.0, organisée par le Centre Mowat, à Toronto, où le premier ministre du Québec et la première ministre de l'Ontario en ont discuté publiquement. Je reviens tout juste de Bruxelles, où j’étais invité à présenter la Politique dans le cadre d’un colloque international sur le fédéralisme comparé.
La Politique est reconnue comme un document d’intérêt dans les milieux universitaires. Elle figure au curriculum de certains cours, notamment à l’Université McGill, à l’Université Queen’s, à l’Université de Saint-Boniface et à l’Université d’Ottawa.
Des penseurs du Québec, dont Guy Laforest, Jean Leclair et Félix Mathieu, et d’ailleurs au Canada, dont John Whyte de l’Université de Regina, ont exprimé publiquement leur appui à notre démarche. Quatre figures ontariennes majeures de la pensée fédérale canadienne, soit Ian Macdonald, Gary Posen, Charles Beer et Don Stevenson, ont fait de même.
La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, dans un discours historique prononcé à l’Assemblée nationale du Québec, ainsi que des sénateurs et des députés fédéraux représentant le Québec ont aussi manifesté leur intérêt, auquel s’est récemment ajouté celui des chefs du Parti conservateur du Canada et du Nouveau Parti démocratique.
Au sein de l’appareil gouvernemental québécois, nous nous sommes donné les moyens de mettre en œuvre notre nouvelle vision. Des unités de relations canadiennes ont été mises en place dans chaque ministère afin de renforcer la capacité d’analyse et d’action stratégique du Québec. Pour appuyer cela, une formation en relations canadiennes sera créée en partenariat avec l’École nationale d’administration publique.
Personne n’a d’appétit pour une crise. Les Québécois sont les premiers à ne pas en vouloir. Là où il y a un appétit, au Québec comme ailleurs au Canada, c’est pour le dialogue que la Politique propose; un dialogue patient qui s’intéresse à toutes les dimensions du vivre-ensemble au Canada, dont l’environnement, le libre-échange, la solidarité sociale, le partage scientifique et le renforcement de nos liens politiques bilatéraux et multilatéraux, à l’image de ce que le Québec et l’Ontario ont entrepris depuis quelques années.
Nous sommes persuadés qu’un tel rapprochement mènera à une conclusion naturelle : que la fédération canadienne de demain doit reconnaitre la dimension collective de la diversité, notamment celle de la Nation québécoise. Il nous revient de continuer à nous affirmer comme telle.
Nous sommes Québécois, et c’est notre façon d’être Canadiens.