Québec, le 14 janvier 2013 – Le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, à la Francophonie canadienne et à la Gouvernance souverainiste, M. Alexandre Cloutier et la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, ministre du Travail, Mme Agnès Maltais demandent au gouvernement fédéral de donner tous les détails sur les impacts qu'aura la réforme de l'assurance-emploi pour le Québec.
Depuis plusieurs mois, les communautés des différentes régions du Québec dont l'économie repose sur des activités saisonnières manifestent leur inquiétude face aux coupures mises en vigueur dans le programme d'assurance-emploi.
Ajoutant sa voix à celles de milliers de travailleurs, d'entreprises et de familles des Îles-de-la-Madeleine, de la région de Magog, de Saint-Siméon et du reste du Québec qui ont manifesté leur opposition à la réforme de l'assurance-emploi par le gouvernement fédéral, le ministre Alexandre Cloutier dénonce le manque de transparence du gouvernement Harper et croit que ce dernier devrait mettre carte sur table. « Cela fait des mois que la population des régions du Québec demande des détails sur les impacts de la mise en œuvre de cette réforme et le gouvernement Harper n'a fait preuve que d'une transparence très partielle. Le gouvernement fédéral a le devoir de nous présenter ses études d'impacts et de nous expliquer les conséquences réelles de cette réforme unilatérale pour les Québécois », réclame le ministre Cloutier.
Les modifications au régime d'assurance-emploi, qui sont effectives depuis le 6 janvier 2013, touchent des dizaines de milliers de travailleurs. Elles affecteront le développement des régions du Québec, l'occupation du territoire québécois, ainsi que la capacité d'émancipation économique de nos régions, et ce, notamment dans les régions ressources du Québec et celles qui vivent d'économie saisonnière.
Après avoir présenté cette réforme dans le cadre d'un projet « Mammouth », après avoir bâillonné l'opposition et après avoir fait fi des demandes répétées et unanimes du Québec, le gouvernement Harper doit changer ses façons de faire, croit le ministre québécois délégué à la Gouvernance souverainiste. « Il serait temps pour le gouvernement conservateur de travailler à livre ouvert avec les Québécois. L'attitude du gouvernement fédéral, qui a donné de l'information au compte goûte sur les coupures qu'il comptait mettre en œuvre, a eu pour effet d'insécuriser tout le monde. Cette réforme risque d'avoir des conséquences graves pour le Québec et les conservateurs sont absents pour répondre aux questions des travailleurs et des communautés », affirme le ministre Cloutier.
« Alors que le Québec n'a jamais été consulté par le gouvernement fédéral, cette réforme aura des impacts négatifs pour le Québec : déstabilisation du marché du travail, pression à la hausse sur les services offerts par Emploi-Québec, hausse des demandes d'aide de dernier recours, etc. En agissant de la sorte, le gouvernement fédéral fait fi des réalités du marché du travail québécois. Nous ne pouvons pas rester insensibles à l'égard des inquiétudes et des doléances des Québécois et Québécoises », a affirmé la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, ministre du Travail et ministre responsable de la Condition féminine, Mme Agnès Maltais.
Alors que 40 % des prestataires fréquents au Canada se trouvent au Québec, les répercussions seront importantes particulièrement sur les utilisateurs fréquents de l'assurance-emploi en région.
La réforme de l'assurance-emploi annoncée dans le projet de loi « Mammouth » C-38 a été dénoncée par l'ensemble des parlementaires de l'Assemblée nationale du Québec lors de motions adoptées à l'unanimité le 8 juin 2012 et le 13 novembre dernier. Voici le libellé de la motion adoptée le 13 novembre dernier :
« Que l'Assemblée nationale se prononce formellement contre les modifications apportées par le gouvernement du Canada à la Loi sur l'assurance-emploi qui auront un effet négatif sur les entreprises et les travailleurs québécois, particulièrement ceux des économies saisonnières des régions du Québec, soit les pêches, la foresterie, le tourisme et l'agriculture; que l'Assemblée nationale exige du gouvernement du Canada qu'il renonce à ces modifications. »