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Québec, le 5 octobre 2017 La Politique d’affirmation du Québec et de relations canadiennes

La version prononcée fait foi.

Mesdames,
Messieurs,

Bonjour.

C’est avec plaisir que je m’adresse à vous, aujourd’hui, vous qui avez un rôle clé à jouer dans la mise en œuvre de la Politique d’affirmation du Québec et de relations canadiennes, lancée le 1er juin dernier.

Depuis le 27 septembre, des unités de relations canadiennes sont mises en place dans tous les ministères québécois, sous l’autorité des sous-ministres. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de rencontrer l’ensemble de leurs responsables la semaine dernière.

J’ai pu leur rappeler que le changement du Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes pour le Secrétariat du Québec aux relations canadiennes n’est pas un simple changement de nom.

La restructuration qui vient avec ce changement d’appellation constitue un virage dans notre façon de mener nos actions dans le reste du Canada.

Le remplacement du terme affaires intergouvernementales par celui de relations canadiennes n’est pas anodin.

Il met en lumière les trois piliers autour desquels s’articule cet important changement dans les actions du Québec sur la scène canadienne :

  • les relations du Gouvernement du Québec avec les acteurs de la sphère politique canadienne;
  • les relations du Gouvernement du Québec avec les acteurs de la société civile canadienne;
  • les relations des acteurs de la société civile québécoise avec ceux de la société civile canadienne.

En plus de définir et de nommer l’identité nationale distincte et inclusive du Québec, la Politique d’affirmation, dans son volet Relations canadiennes, appelle, en effet, à un dialogue de rapprochement avec les autres Canadiens.

Ce dialogue doit se faire à tous les niveaux, pour mettre en lumière les solidarités qui existent entre nous et l’immense potentiel d’en développer d’autres.

Nous avons, au fil du temps, beaucoup parlé de nos solitudes. L’avenir commande que l’on aborde aussi nos solidarités.

Ce dialogue doit, bien sûr, porter sur la collaboration nécessaire entre les gouvernements, afin de donner les meilleurs services à nos citoyens, mais aussi sur la collaboration souhaitée au sein de la société civile.

Ce dialogue doit également porter sur la fédération de demain, sur les principes du fédéralisme et sur la place des différentes composantes nationales au sein du Canada.

Le dialogue est essentiel à la vie en fédération. Les gouvernements doivent, bien sûr, prendre activement part à ce dialogue, mais ce sont, avant tout, les acteurs de la société civile qui le mènent.

Le Gouvernement du Québec veut donc aussi encourager le développement de rapports harmonieux et positifs entre les Québécois et les autres Canadiens.

Aujourd’hui, forts d’une identité nationale confiante et affirmée, les Québécois peuvent aller vers les autres Canadiens, dialoguer, échanger et renforcer les liens de solidarité qui les unissent, et ce, au bénéfice de tous.

Vous savez que depuis 1867, le Québec participe au projet canadien en affirmant son identité propre. Je ne reviendrai pas sur l’histoire.

Retenons que notre allégeance à la nation québécoise est réelle et forte. Par ailleurs, pour la majorité des Québécois – 75 % –, cette allégeance s’additionne d’une appartenance canadienne. C’est une réalité.

Plutôt que de lutter contre ces appartenances plurielles, nous pouvons offrir au monde un modèle, un fédéralisme qui reconnaît avec confiance et donne sa place à la diversité collective de ses composantes nationales.

Cette vision, qui cherche à rapprocher les appartenances plutôt que de les opposer, s’inscrit dans l’histoire.

Mais elle s’inscrit aussi dans une pensée politique contemporaine qui voit, dans le fédéralisme, un mode de gestion optimal de la cohabitation de différentes communautés nationales au sein d’un même État.

En somme, une fédération qui accueille toutes les dimensions de la diversité est une fédération dans laquelle les composantes de cette diversité s’impliquent pleinement, à l’avantage de tous.

Guidé par cette conviction, le Québec privilégiera une diplomatie proactive, dans l’objectif de maintenir et de favoriser des rapports fructueux au sein de la fédération.

Nous voulons dialoguer avec les gouvernements des autres provinces et des autres territoires. Ce dialogue doit s’étendre aussi aux membres des assemblées législatives, à commencer par les institutions communes fédérales, la Chambre des communes et le Sénat.

Nous voulons multiplier les projets communs avec les autres provinces. Nous voulons multiplier les espaces de réflexion, de discussion et de concertation stratégique.

Nous voulons aussi, et surtout, que les acteurs de la société civile prennent activement part à ce dialogue, entre eux.

Avec vous, les acteurs principaux de notre gouvernement, nous voulons imaginer et valoriser les meilleurs moyens de rapprochement qui nous permettront de mieux se faire connaître, pour mieux se faire reconnaître.

Vous aussi pouvez prendre part à ce nouveau dialogue.

Vous pouvez proposer et initier des rencontres, des échanges, des alliances. Nous avons besoin de votre imagination et de vos réseaux.

Par exemple, nous aimerions que les universitaires québécois et ceux d’ailleurs au Canada partagent plus souvent leurs réflexions.

Nous pensons même instaurer un programme d’échange entre les fonctionnaires québécois et ceux d’autres provinces.

Nous aimerions aussi que les jeunes québécois finissants universitaires ou entrepreneurs effectuent des stages ailleurs au Canada et que les jeunes du reste du Canada effectuent des stages au Québec.

Les liens qui unissent les Québécois et les autres Canadiens sont profonds, anciens et durables.

Des milliers d’interactions se font tous les jours dans le monde des affaires, au fil des échanges commerciaux, dans les organisations caritatives, à travers les organisations syndicales et les mouvements de solidarité, dans la lutte contre les changements climatiques.

C’est à partir de tous ces liens que se forgent véritablement un vivre-ensemble et une compréhension commune de nos appartenances collectives particulières, seul chemin permettant de développer une appartenance commune.

C’est sur ces liens que nous voulons miser pour briser le tabou de la place du Québec dans le Canada.

La Politique marque un changement de paradigme. Elle propose de lever le tabou entourant nos rapports fédératifs en reconnaissant que le changement constitutionnel ne sera possible qu’à la suite d’un rapprochement entre les Québécois et les autres Canadiens.

Nous avons la conviction qu’à terme, quand nous aurons appris à nous connaître, il ira de soi que nous pourrons nous reconnaître. Quand nous nous réunirons de nouveau pour ajouter à la Constitution, ce ne sera pas en s’entredéchirant face à face autour d’une table.

Ce sera tout le monde du même côté de la table. Parce que nous nous connaitrons, nous nous comprendrons.

Pour le Québec, le Canada n’est niun État « mononational » ni un État « postnational ».

Le Canada est un État « plurinational ».

Il l’a toujours été : avant 1867 et après.

Encore aujourd’hui, cette interprétation québécoise de notre fédération demeure.

L’appartenance à notre nation commande des moyens d’action adaptés à celle-ci.

Voilà pourquoi à chaque fois que cela s’avérera nécessaire, le Québec privilégiera l’asymétriecomme moyen d’atteindre une égalité réelle et d’assurer le progrès de la fédération, dans le respect des compétences et des aspirations collectives.

Par le dialogue avec les autres Canadiens, nous voulons montrer que cette asymétrie est loin d’être un moyen de nous retirer du projet canadien.

Tout au contraire, l’asymétrie est un moyen d’assurer une égalité réelle entre les partenaires fédératifs et d’ainsi permettre la pleine participation de chacun à notre avenir commun.

Dans un discours historique, au salon Bleu de l’Assemblée nationale, la première ministre de l’Ontario, madame Wynne, a reconnu l’importance de l’asymétrie.

Je la cite :

« Where our approach differs, it always remains grounded in our shared values of equality, fairness and respect for diversity. This asymmetry makes it possible to pursue common ends while respecting Québec’s priorities and unique requirements as the only predominantly French-speaking jurisdiction in Canada and all of North America. »

Bilan et réactions

Dans la foulée de son lancement, j’ai présenté la Politique à nos équipes.

Dès le 8 juin, j’ai eu une première rencontre avec tous les sous-ministres du gouvernement, dont plusieurs d’entre vous.

Quatre jours plus tard, le 12 juin, je rencontrais les délégués du Québec à l’étranger.

Le 27 septembre, j’ai eu l’occasion de présenter la Politique directement au nouveau Réseau des responsables des unités de relations canadiennes.

Et me voilà devant vous aujourd’hui.

J’ai aussi, par ailleurs, entrepris de faire connaître notre politique dans la sphère politique canadienne.

J’ai rencontré, le 31 août dernier, les députés du caucus québécois du Parti libéral du Canada.

La semaine dernière, je rencontrais ceux du caucus québécois du NPD et je rencontrerai prochainement le caucus québécois du Parti conservateur du Canada.

J’ai également rencontré, la semaine dernière, des sénateurs du Québec.

À la suite de la présentation de notre politique, le 1er juin, des chefs de gouvernement canadiens se sont montrés ouverts au dialogue proposé par le Québec.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, a eu le commentaire suivant :

« Je pense que c’est raisonnable, considérant qu’après trois décennies et demie, le partenaire fondateur n’a toujours pas signé la Constitution. »

Le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Dwight Ball, a dit :

« Ce que nous voulons faire est de renforcer nos liens. […] La seule province avec laquelle nous partageons une frontière, c’est le Québec, et la relation avec elle est importante. »

La première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, s’est exprimée en ces mots :

« Québec is an excellent partner to Alberta and we have a good working relationship built on shared values and interests. Québec's desire to speak to their fellow citizens throughout the country about their values, culture and perspective in our Confederation is welcome. As an Albertan, I look forward to sharing the values and perspective we bring to the conversation. Listening to each other is an important part of how we keep a country of such great diversity unified, and make it even stronger than it is today. »

À l’occasion de son discours du 21 septembre dernier, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a affirmé ceci :

« Le Gouvernement du Québec a invité l’ensemble du Canada à un dialogue ouvert et démocratique portant sur notre fédération et sur la place unique du Québec au sein du Canada. En Ontario, nous serons heureux de continuer à contribuer à cette discussion. We commend the efforts of this assembly — and all Quebecers — to defend and promote the distinct character of Québec. And formally and informally, to advance the rights of Francophones from coast to coast to coast and around the world. »

Non, il n’y a pas d’appétit pour une table constitutionnelle maintenant. Mais nous ne demandons pas cela maintenant. Il faut d’abord se parler, se rapprocher, se comprendre.

Là-dessus, il y a un appétit.

Comme je l’ai dit plus tôt, nous voulons aller au-delà de la sphère politique. Nous voulons aussi prendre contact avec la société civile.

Notre gouvernement cherchera à intervenir plus fréquemment auprès de la société civile canadienne. Nous encouragerons les échanges entre citoyens du Québec et du reste du Canada.

Avec en tête cette idée de porter notre vision au-delà de la seule sphère politique, j’ai entrepris une tournée des cercles académiques.

Le 17 juin, j’étais à l’Institut des relations intergouvernementales de l’Université Queen’s, à Kingston, en Ontario. L’Institut a joué un rôle de premier plan dans les réflexions qui ont façonné le fédéralisme canadien depuis les années 1960.

J’y retourne d’ailleurs avec grand plaisir en novembre prochain.

Le colloque rassemblait plusieurs universitaires et praticiens des relations intergouvernementales provenant de plusieurs gouvernements provinciaux et du gouvernement fédéral.

La semaine dernière, j’étais au campus Glendon de l’Université York, à Toronto, pour présenter la Politique à un auditoire attentif formé d’étudiants et de professeurs du Canada. La Politique a reçu, là aussi, un excellent accueil.

Des penseurs dont les idées et les réflexions ont influencé fortement le Canada et le Québec d’aujourd’hui étaient présents :

  • Peter Russell, professeur émérite de science politique à l’Université de Toronto;
  • Kenneth McRoberts, doyen du Collège Glendon et docteur honoris causa de l’Université Laval;
  • et Don Stevenson, ancien ministre ontarien des Affaires intergouvernementales.

Ils ont manifesté leur appui à la Politique.

Nous avons également reçu l’appui de nombreux autres universitaires du Québec et du Canada.

À l’Université McGill, la Politique est un document obligatoire pour un cours de droit constitutionnel.

Le professeur Alain G. Gagnon a donné, l’été dernier, une conférence sur le nationalisme libéral en contexte minoritaire à l'Institute for Minority Rights of Eurac Research1, en Italie, et a demandé des exemplaires de la Politique pour en discuter à cette occasion.

J’ai eu des échanges avec des représentants du Mowat Centre, un groupe de réflexion indépendant sur les politiques publiques situé à la School of Public Policy and Governance de l'Université de Toronto.

Dans les semaines et mois à venir, je continuerai d’aller à la rencontre des penseurs québécois et canadiens.

Demain, je fais une présentation et participe à un séminaire en compagnie de professeurs à l’Université McGill.

J’irai, plus tard, à Concordia, à l’Université de Calgary, à l’Université d’Alberta, à l’Université de Regina.

Le nombre élevé d’invitations reçues et l’accueil réservé à la Politique dans les milieux universitaires témoignent de l’intérêt qu’elle suscite auprès des intellectuels de partout au pays.

J’ai aussi rencontré, au cours des semaines passées, des organismes impliqués dans la promotion du rapprochement entre les Québécois et les autres Canadiens pour réfléchir avec eux sur la façon dont nous pouvons promouvoir le dialogue.

Je rencontrerai, en décembre prochain, les représentants de vingt jeunes chambres de commerce de partout au Québec pour discuter des maillages possibles entre elles et les chambres de commerce des autres provinces canadiennes.

Chacune de mes activités passées et à venir, que ce soit pour les dossiers de relations canadiennes ou de francophonie canadienne, sont l’occasion pour moi de rappeler le message de rapprochement et de dialogue porté par la Politique.

Plusieurs citoyens et acteurs de la société civile manifestent un intérêt marqué pour consolider leurs liens de collaboration avec d’autres sur la scène canadienne, et nous entendons appuyer cette volonté de rapprochement.

À titre d’exemple, j’étais de passage, la semaine dernière, à la Braderie de mode québécoise, qui se tenait, pour la première fois, à Toronto.

J’ai pu souligner de quelle façon un tel événement favorise les échanges économiques entre le Québec et l’Ontario, mais aussi les échanges culturels et sociaux.

Plus de quarante designers-entrepreneurs du Québec rencontraient la communauté ontarienne. En discutant ensemble, nous nous sommes demandé « pourquoi ne pas aller aussi vers l’ouest »?

À l’image de ce que nous faisons à l’international, nous pouvons lancer des missions économiques et académiques dans plusieurs régions du Canada.

Il y a une ouverture; il faut saisir l’occasion.

Maintenant, qu’est-ce que cela veut dire pour l’administration publique?

Le plan de match

La Politique marque un changement de culture.

Le Québec veut établir des relations canadiennes.

Et vous êtes de ceux qui conduisez ces relations canadiennes.

Dorénavant, il faut favoriser la participation de spécialistes québécois et de praticiens lors de conférences à l’extérieur du Québec.

Les intellectuels sont des influenceurs : ils peuvent mettre la couleur québécoise dans le tableau de la pensée canadienne.

Il s’agit de faire la même chose dans les domaines économiques, sociaux, culturels et environnementaux.

La Politique vous demande de devenir proactifs au Canada; proactifs pour porter la vision québécoise dans la sphère politique et dans la société civile canadienne.

Les outils

Pour plus de cohérence et d’efficacité dans ces relations canadiennes, l’information doit circuler encore mieux entre nous.

Les unités de relations canadiennes dans chacun des ministères sont, à compter de maintenant, les agents privilégiés pour assurer ce maillage avec le nouveau Secrétariat québécois aux relations canadiennes.

Mieux faire travailler ensemble tous les ministères et notre secrétariat, il s’agit littéralement d’un nouveau partenariat au sein du gouvernement.

Il faut assurer une meilleure veille et aussi devenir proactif : mieux anticiper pour être en mesure d’influencer et de profiter pleinement des opportunités.

J’ai mandaté le SQRC à réfléchir à comment nous pourrions améliorer notre veille, voir venir, agir en amont pour mieux proposer, agir et influencer.

Un exemple tout simple :

À l’occasion des rencontres fédérales-provinciales-territoriales, pourquoi ne pas nous demander, plusieurs mois à l’avance, ce que le Québec veut voir à l’ordre du jour?

  • s’assurer de la prise en considération de nos priorités;
  • développer des alliances pour pouvoir défendre notre vision;
  • et partager cette vision avec la société civile canadienne pour y trouver aussi des alliés qui pourront, à leur tour, influencer leur propre gouvernement.

Dorénavant, nous voulons partager la vision québécoise du Canada.

Le SQRC dispose d’une expertise dont vous pouvez, dont vous devez tirer profit. Son équipe est là pour vous épauler. Elle doit également s’assurer que le Québec parle d’une même voix, cohérente et forte.

Pour plus de cohérence, pour plus d’efficacité, on doit faire équipe et travailler main dans la main.

Guide

Nous avons des principes clairement énoncés qui guident l’action du Gouvernement du Québec et la promotion de sa vision du Québec. La Politique les rappelle :

  • la reconnaissance de la nation québécoise;
  • le respect des compétences du Québec;
  • l’autonomie du Québec;
  • la flexibilité et l’asymétrie;
  • la coopération intergouvernementale, notamment par l’intermédiaire d’ententes administratives.

Cela signifie que ces principes, tout particulièrement le respect des compétences, l’autonomie et l’asymétrie, qui sont essentiels à la promotion des intérêts de notre nation, doivent se trouver au cœur de votre cadre d’analyse et d’action.

Conclusion

La Politique d’affirmation du Québec et de relations canadiennes appelle à un changement de paradigme, autant dans nos relations avec nos partenaires fédératifs qu’au sein de notre propre structure gouvernementale.

C’est une nouvelle orientation qui découle des changements qu’ont connus le Québec et le Canada au cours des cinquante dernières années.

Cette nouvelle orientation est entre vos mains.

La vision du Québec peut aller au-delà de ses frontières.

Nous pouvons choisir de prendre notre place. Nous pouvons choisir d’influencer et de dessiner l’avenir du Canada. Nous pouvons faire cela.

Parce que nous sommes Québécois, et c’est notre façon d’être Canadiens.

Merci!

 

  1. Eurac Research was founded in 1992 as an association under private law. The centre gradually expanded its activities into new areas, attracted scientists from all over the world. Today, almost 300 scientists from over 30 countries work here. We are linked to other research networks all over the world and have partners in more than 50 countries on five continents. Our research addresses the greatest challenges facing us in the future: people need health, energy, well-functioning political and social systems and an intact environment.