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Québec, le 19 octobre 2004 Notes pour l’allocution du ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et aux Affaires autochtones, M. Benoît Pelletier à l’occasion de la cérémonie organisée par l’Assemblée nationale du Québec afin de souligner le 400e anniversaire de la fondation de l’Acadie et le 250e anniversaire du Grand Dérangement

La version prononcée fait foi.

L’allocution prononcée fait foi

Monsieur le Président,

Il me fait plaisir d’ajouter ma voix à celle du premier ministre du Québec et des chefs des partis de l’opposition à l’Assemblée nationale pour souligner le 400e anniversaire de la fondation de l’Acadie et le 250e anniversaire du Grand Dérangement. Certains mots résument à eux seuls l’Odyssée du peuple acadien sur le continent nord-américain et ailleurs dans le monde, depuis le Grand Dérangement jusqu’à nos jours : séparations, déracinement, errance, recolonisation, renaissance, vitalité.

J’éprouve personnellement une profonde admiration pour ces Acadiens et Acadiennes qui, contre vents et marées, ont su, au fil des ans, préserver et promouvoir leur identité, leur langue et leur culture, et qui se sont, malgré leur dispersement géographique, dotés d’institutions représentatives et efficaces. Éprouvés par les événements tragiques de l’histoire que nous rappelons aujourd’hui, les Acadiens et Acadiennes ont fait preuve à la fois de ténacité, de courage et d’optimisme. L’événement d’aujourd’hui se veut davantage une reconnaissance et un témoignage de l’importance de ces valeurs qu’un simple rappel du passé.

Depuis mon entrée en fonction en tant que ministre, soit depuis un an et demi, j’ai eu le plaisir de visiter l’Acadie à quatre reprises. Ce fut ainsi un très grand honneur pour moi d’avoir été associé de près aux multiples célébrations qui ont entouré le 400e anniversaire de la fondation de l’Acadie. Ces festivités sont loin d’être passées inaperçues chez nous, et nombreux sont les Québécois qui y ont participé, principalement en Nouvelle-Écosse, mais également dans les autres provinces de l’Atlantique ainsi qu’au Québec.

D’une génération à l’autre, les Acadiens n’ont jamais oublié leurs origines ni délaissé leur langue. Progressivement, ils ont rebâti leur communauté, lutté pour le respect de leurs droits et affirmé leur identité commune, notamment lors des grandes conventions nationales qui se sont déroulées à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Les Québécois ont appuyé les Acadiens dans leurs différentes démarches d’affirmation.

Dans les années 60, au moment où le Québec vivait la Révolution tranquille, l’Acadie, particulièrement celle du Nouveau-Brunswick, était également en pleine transformation. C’était l’époque de Louis Robichaud, du programme « Chances égales pour tous » et de la reconnaissance du bilinguisme officiel dans cette province. C’était aussi le début d’une légitimation progressive des droits linguistiques de la communauté acadienne dans toutes les provinces Atlantiques.

Je puis témoigner du fait que les Acadiens d’aujourd’hui, conscients de ces accomplissements remarquables, loins de se complaire dans le passé, inscrivent leur action collective dans l’avenir et la modernité. C’est ainsi que j’ai suivi avec intérêt les travaux de la Convention de la société acadienne du Nouveau-Brunswick 2004, qui se tenait à Dieppe et à Moncton, au début du mois. Organisée dans la lignée des grandes conventions nationales, elle avait pour objectif de rassembler les forces de la communauté acadienne en vue de façonner l’Acadie du Nouveau-Brunswick de demain. Quel qu’ait été le sujet traité lors de la Convention de 2004, il est clairement ressorti que les Acadiens du Nouveau-Brunswick veulent consolider une société de langue française qui se veut moderne, viable, démocratique et pluraliste.

Bien entendu, l’Acadie s’étend bien au delà des frontières du Nouveau-Brunswick. Bien qu’il soit en nombre plus restreint, les Acadiens et les Acadiennes se retrouvent dans toutes les provinces de l’Atlantique, et les efforts qu’ils déploient pour favoriser la préservation et le rayonnement de la collectivité acadienne sont tout aussi importants. En Nouvelle-Écosse, par exemple, le gouvernement a adopté en troisième lecture, vendredi dernier, la Loi sur les services en français, laquelle vise à la prestation, par les institutions publiques, de services en français destinés à la collectivité acadienne et francophone. Cette loi prévoit aussi la création de l’Office des affaires acadiennes qui aura pour mission, notamment, de veiller à ce que les besoins de la collectivité acadienne soient pris en considération dans l’élaboration des programmes, des politiques et des services gouvernementaux. J’ai pris soin, avec tous mes collègues ministres responsables des affaires francophones des autres provinces réunis à Moncton, jeudi et vendredi dernier, de féliciter le représentant de la Nouvelle-Écosse et de l’assurer de la collaboration du Québec, si besoin est, dans la mise en œuvre de cette loi fondamentale pour les Acadiens et Acadiennes de cette province.

Je tiens à assurer tous les Acadiens ainsi que les gouvernements de l’Atlantique que le gouvernement dont je fais partie entend continuer à donner son appui au rayonnement et à la pérennité du fait français, et ce, non seulement sur leur territoire, mais également partout au Canada. C’est en nous inspirant tous ensemble des valeurs dont ont fait preuve les Acadiens et les Acadiennes au cours de leur histoire que nous accomplirons cette noble tâche qui est celle d’assurer le rayonnement de la langue française en Amérique et dans le monde.

Longue vie à l’Acadie! Je vous remercie !