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Edmundston, le 3 juin 2005 Allocution du ministre responsable à l'occasion du Rendez-vous Acadie-Québec 2005 sur le développement économique et l'entrepreneurship

La version prononcée fait foi.

Mesdames, Messieurs,

C’est un grand plaisir pour moi de me retrouver une cinquième fois en Acadie
depuis le début de mon mandat à titre de ministre responsable des Affaires
intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne. Je tiens
à remercier mon collègue, le ministre Percy Mockler, de ses bons mots à mon
endroit.

L’accord de coopération et d’échanges en matière de francophonie que lui et moi
venons de signer constituera, j’en suis convaincu, un levier important pour la
création de nouveaux partenariats entre nos deux provinces.

L’économie et le tourisme y sont d’ailleurs clairement désignés en tant que
secteurs stratégiques de nos relations réciproques.

Ce rendez-vous Acadie-Québec, le premier du genre, constitue le symbole
même du type d’initiatives que nous souhaitons dorénavant voir mis en oeuvre
avec les communautés, notamment dans un secteur qui, à notre point de vue,
doit prendre de l’ampleur au cours des prochaines années, soit le secteur
économique.

Fruit d’une collaboration soutenue entre la Fondation de l’entrepreneurship du
Québec et le Conseil économique du Nouveau-Brunswick, il y a un peu plus d’un
an, l’événement qui nous réunit a été grandement encouragé et favorisé par le
Bureau du Québec, dont nous célébrons cette année les 25 ans de présence en
Atlantique.

M. Régis Labeaume, président-directeur général de la Fondation québécoise de
l’entrepreneurship, M. Gilles Lepage, président du Conseil économique du
Nouveau-Brunswick, ainsi que M. Richard Barrette, chef de poste, ont fait
beaucoup pour mener ce projet à terme. Ils ont cru à l’importance de développer
des liens économiques plus étroits entre le Québec et le Nouveau-Brunswick,
afin de dynamiser davantage nos rapports. C’est grâce à leur travail et à leur
initiative que nous sommes ici aujourd’hui. Je les en remercie.

Je tiens à souligner l’intérêt que revêt à mes yeux un événement comme celui-ci.
En effet, chaque initiative permettant de jeter des ponts et de créer des synergies
au sein de la francophonie ne peut que profiter à l’ensemble et contribuer au
renforcement du fait français au Canada.

Par ailleurs, il nous paraît de plus en plus évident que faire des affaires en
français est non seulement possible aujourd’hui, mais souhaitable pour les
francophones du Québec et du Nouveau-Brunswick, et cela, pour deux raisons :

  • premièrement, parce que le libre-échange économique rend désormais les
    frontières plus perméables, favorisant ainsi des communautés souples et
    polyvalentes, c’est-à-dire capables de s’adapter rapidement, comme c’est le
    cas des communautés francophones et acadiennes du Canada;
  • deuxièmement, dans le contexte de la mondialisation, qui nous oblige à
    exporter nos produits et à nous faire valoir sur les marchés étrangers, un
    regroupement d’intervenants de l’économie francophone nord-américaine
    s’impose désormais, en particulier dans les domaines où la langue française
    fait la différence, par exemple en matière de tourisme, de culture et de
    services au public.

De notre côté, nous croyons fermement que les francophones doivent s’unir pour
maximiser leur influence dans le monde du commerce et des affaires. Le Québec
et le Nouveau-Brunswick pourraient rapidement donner l’exemple en cette
matière, puisque leurs échanges commerciaux sont déjà importants en volume.

Il y a plus. En effet, le Québec et le Nouveau-Brunswick ont développé une
expertise des plus intéressantes dans des secteurs ciblés, notamment le
tourisme, l’exploitation forestière, les pêcheries et l’aquaculture, domaines où ils
sont très actifs et sur lesquels ils doivent capitaliser pour nouer de nouvelles
alliances, c’est-à-dire renforcer les partenariats actuels et en créer de nouveaux.

Afin de favoriser davantage la consolidation de partenariats de ce type et
d’accentuer la coopération économique en français entre nos deux provinces,
peut-être devrions-nous songer à créer des associations communes? Par
exemple, pourquoi pas une chambre de commerce francophone Québec–
Nouveau-Brunswick?

Cette proposition fera peut-être sourire, mais le message que je veux vous livrer
aujourd’hui en lançant cette idée, c’est d’oser.

Il ne faut surtout pas nous imposer de limites ou chercher à freiner les initiatives
économiques qui nous permettront d’assurer le positionnement de la
francophonie à l’échelle continentale.

Dans cette veine, ce premier rendez-vous Acadie-Québec donne le coup d’envoi
à des échanges économiques en français encore plus nourris et plus diversifiés
que par le passé entre le Québec et le Nouveau-Brunswick.

Cela paraît d’autant plus essentiel que nos projets et nos travaux actuels visent
avant tout à créer une nouvelle solidarité entre tous les francophones de ce pays,
solidarité axée sur la coopération et l’égalité des partenaires, et véritablement
ancrée dans l’action.

C’est dans cet esprit que le Québec a entrepris de développer avec ses
partenaires une nouvelle vision de la francophonie canadienne de nature à
favoriser une plus grande convergence de nos actions en faveur de la
consolidation du statut du français au Canada.

Cette vision se fonde sur une série de postulats, dont voici les principaux :

  • le Québec et les communautés composent une francophonie unie, forte et solidaire, en dépit de leur diversité;
  • le Québec fait partie intégrante de la francophonie canadienne et il en partage
    les idéaux et le destin;
  • le Québec a une responsabilité particulière envers la francophonie canadienne, au sein de laquelle il entend exercer un leadership rassembleur.

     

Tout récemment, soit le 26 mai 2005, le journal L’Acadie nouvelle posait la
question : Québec, où es-tu?

Eh bien, le Québec, en Acadie, il est dans le tourisme, dans la Baie-des-
Chaleurs, avec des investissements de $300 000 étalés sur trois ans et
consentis par les deux gouvernements.

Il est dans les travaux de réfection d’une nouvelle portion de la route 185 reliant
Rivière-du-Loup à Edmunston.

Il est dans une étude préliminaire qui sera effectuée conjointement par la
Communauté ingénieuse de la Péninsule acadienne et le Centre francophone
d’informatisation des organisations et qui portera sur un éventuel partenariat
entre la Péninsule acadienne et la Gaspésie en ce qui regarde l’expérimentation
d’outils d’informatisation.

Il est dans une collaboration de plus en plus étroite entre l’Université de Moncton
et certaines universités québécoises, en particulier l’Université Laval et
l’Université de Sherbrooke.

Il est dans l’entente signée aujourd’hui entre le Centre québécois de valorisation
des biotechnologies et la compagnie Bioatlantech, deux organisations qui visent
à promouvoir les transferts technologiques dans les bio-industries.

Il est dans des contacts de plus en plus nombreux entre les municipalités, les
entreprises, les institutions et les communautés des deux provinces.

Il est dans le travail remarquable du chef de poste du bureau du Québec en
Atlantique et de sa très petite équipe qui, malgré les ressources plus que
modestes dont ils disposent, s’activent sur le terrain et font bien sentir la
présence du Québec sur le territoire.

Il est aussi dans ce rendez-vous Acadie-Québec, qui connaît un succès fulgurant
et qui scelle notre relation unique.

Voilà où est le Québec en Acadie. Sans compter la reconnaissance par le
Québec, par une motion adoptée le 19 octobre 2004, de la Proclamation royale
sur la déportation des Acadiens, qui elle-même soulignait les torts causés aux
Acadiens par la Couronne britannique.

Et ceux qui pensent que les Québécois ne s’intéressent ni aux Acadiens ni au
Nouveau-Brunswick devraient lire cet autre article de L’Acadie nouvelle, daté du
26 avril 2005 et dont je cite l’extrait suivant :

Comme l’hirondelle qui annonce invariablement le printemps, le
Salon vacances et loisirs d’été de Québec pourrait amener une
saison touristique 2005 exceptionnelle au Nouveau-Brunswick.

Si l’on se fie à la popularité qu’a connue la délégation néobrunswickoise
à cet événement annuel présenté en fin de semaine
au Centre de foires d’ExpoCité, à Québec, la province sera
littéralement envahie par les touristes québécois, cet été.

Le salon a connu un achalandage record. Il y avait tellement de
monde que les organisateurs ont demandé aux visiteurs de faire la
file samedi et dimanche, en début d’après-midi, car ils étaient trop
nombreux à l’intérieur. Il fallait attendre 45 minutes pour dénicher un
espace de stationnement. Du jamais-vu! , a affirmé Percy Mallet,
représentant du ministère du Tourisme.

Une telle marée humaine a notamment eu comme conséquence que
plusieurs des 80 intervenants campés à la douzaine de stands du
N.-B. ont dû faire deux quarts de travail plutôt que leur horaire prévu
afin de répondre à la clientèle qui a envahi la section néobrunswickoise.

C’est tout cela qui nous unit. Et, aujourd’hui, c’est le Rendez-vous Acadie-
Québec. C’est la rencontre de deux peuples francophones en Amérique, de deux
peuples qui veulent vivre et s’épanouir en français.

Sachez que, vous, Acadiens et Acadiennes, êtes pour nous une source
d’inspiration non seulement par votre ténacité légendaire, mais aussi par votre
dynamisme et votre effervescence économique.

Longue vie à notre amitié!

Longue vie aux relations entre l’Acadie et le Québec!