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Le 16 novembre 2006 Allocution du ministre Benoît Pelletier à l’occasion de l’annonce de la création du Centre de la francophonie des Amériques

La version prononcée fait foi.

Mesdames et Messieurs les ministres du gouvernement du Québec,
Mesdames et Messieurs les députés de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les présidents, dirigeants et membres de divers organismes,
Monsieur le Consul de France,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,

Il y a quelques jours, le premier ministre et moi-même lancions la nouvelle Politique du Québec en matière de francophonie canadienne. Cet énoncé gouvernemental prévoyait notamment la création d’un centre de la francophonie des Amériques. L’idée de la création de ce centre découle du rapport intitulé Un projet pour le Québec : affirmation, autonomie et leadership, adopté par le Parti libéral du Québec en 2001.

Après avoir présenté hier à l’Assemblée nationale le projet de loi sur le Centre de la francophonie des Amériques, je suis très heureux d’annoncer aujourd’hui que le gouvernement du Québec matérialisera, ici, dans les locaux du Musée de l’Amérique française, cet autre engagement à l’égard de la francophonie et de la langue française.

Trois défis en ce qui regarde la langue française

La mise sur pied du Centre de la francophonie des Amériques nous permettra de relever trois grands défis en ce qui a trait à notre langue.

Premièrement, parce que la langue française nous concerne tous, il importe plus que jamais de conscientiser la population, et surtout les jeunes, à l’importance, en tant que locuteurs francophones, de faire le choix d’une langue française de qualité, de lui accorder une place de premier plan dans l’espace public ainsi que d’en faire la promotion active.

La législation linguistique ne peut, à elle seule, contrer l’érosion progressive des grandes langues de communication internationales au profit de l’anglais. C’est pourquoi la pérennité du français se pose également aux locuteurs en ce qui a trait à la maîtrise et à la qualité de la langue.

Deuxièmement, parce que la langue française a besoin de chacun de nous, il importe d’encourager l’émergence d’une solidarité dans l’action chez les francophones et les francophiles.

La promotion de la langue française doit maintenant s’inscrire dans une dimension plus large, celle du maintien de la diversité culturelle et linguistique, diversité qui a pris une grande importance au cours des dernières années.

Cette préoccupation pour la pérennité du français en Amérique, issue de notre volonté de faire contrepoids à l’uniformité culturelle, résulte de l’omniprésence de la langue anglaise et des cultures qu’elle véhicule.

Troisièmement, parce que la langue française est et doit rester une richesse publique, il revient au Québec, en tant que seul État francophone majoritaire en Amérique du Nord, d’exercer un leadership rassembleur en faveur de la promotion de notre langue et des cultures d’expression française, dans le nouveau contexte de la reconnaissance de la diversité culturelle.

Le français étant minoritaire à l’échelle canadienne et des Amériques, cette langue doit bénéficier de leviers particuliers afin que sa pérennité soit assurée partout où elle est parlée.

Une organisation efficace et moderne

Devant ces défis, tous reconnaissent la nécessité d’un regroupement des forces vives de la francophonie à l’échelle continentale.

Le Centre de la francophonie des Amériques aura pour mission de contribuer à la promotion et à la mise en valeur d’une francophonie porteuse d’avenir pour la langue française en misant sur le renforcement et l’enrichissement des relations ainsi que sur la complémentarité d’action entre francophones et francophiles du Québec, du Canada et d’ailleurs dans les Amériques.

Dans la réalisation de sa mission, le Centre privilégiera certaines valeurs importantes tels la fierté de la langue française et des cultures d’expression française, la solidarité entre francophones, le respect de soi et l’ouverture aux autres, la modernité et l’innovation.

Pour ce faire, il s’intéressera au développement et à l’épanouissement des francophones et des francophiles, dans le contexte de la diversité culturelle, et il soutiendra le rapprochement des communautés intéressées par la francophonie. Il favorisera les échanges, le partenariat et le développement de réseaux francophones et diffusera l’information portant sur diverses thématiques liées à la francophonie. Il pourra aussi apporter son soutien financier ou technique à la réalisation de différentes activités ou projets.

Dans cette perspective, le Centre ciblera, dans un premier temps, ses interventions dans des secteurs tels que la langue française dans le contexte de la diversité culturelle, la culture, le patrimoine ainsi que certains enjeux de société sensibles pour les francophones.

Une organisation rassembleuse

Le Centre de la francophonie des Amériques, sous tous ses aspects, sera une organisation rassembleuse des forces vives de la francité sur notre continent. Son ambition sera de susciter une large adhésion et une participation active des organismes et des citoyens : en définitive, de créer une organisation représentative. Sa programmation sera donc destinée à certaines clientèles telles que les francophones et les francophiles, les organisations et les jeunes.

Ainsi, le rayonnement de la langue française et son épanouissement pourront occuper une place importante dans la vie publique québécoise, canadienne et continentale.

Une organisation au coeur de la capitale nationale

Le Centre aura pignon sur rue à Québec, ici même, au 2, côte de la Fabrique, dans l’édifice qui loge les services d’accueil du Musée de l’Amérique française géré par le Musée de la civilisation. Le Centre partagera le rez-dechaussée avec le Musée et occupera en exclusivité les trois autres étages. De même, le Centre bénéficiera d’un droit d’utilisation de certaines infrastructures du Musée, notamment la chapelle ainsi que deux salles d’exposition. Dans cette optique, des éléments de la programmation partagés par le Centre et le Musée faciliteront la réalisation des activités du Centre, tout en augmentant la visibilité et la notoriété de l’un et de l’autre.

Enfin, le parvis de la basilique-cathédrale Notre-Dame ainsi que la cour du Séminaire rappelleront la présence des francophones dans les Amériques et offriront un parcours interactif aux visiteurs.

Le gouvernement du Québec investira 2,25 M$ dans les travaux d’aménagement du siège du Centre ainsi que de ses infrastructures extérieures. De plus, le gouvernement du Québec lui accordera un budget annuel de fonctionnement de 2 M$ auquel pourra éventuellement s’ajouter la contribution financière d’autres gouvernements ou institutions et partenaires du secteur privé.

Une organisation interactive

Compte tenu de l’importance qui doit être accordée aux jeunes, de la dispersion géographique des communautés francophones des Amériques et de la volonté de faire du Centre une organisation innovatrice, les technologies de l’information y seront à l’honneur dans leur dimension la plus interactive possible.

Ainsi, la plateforme du Centre, plus qu’une simple « vitrine » de promotion sur Internet, sera plutôt un ensemble d'outils de communication interactifs offerts aux francophones et aux francophiles.

Une organisation qui rayonne

Le Centre de la francophonie des Amériques organisera et soutiendra des activités dont certaines se dérouleront à son siège du Vieux-Québec ou ailleurs dans la ville de Québec, au Québec, au Canada et dans les Amériques. Mais, surtout, il cherchera à atteindre directement ses clientèles cibles dans leur milieu par sa programmation Web, par des collaborations avec des diffuseurs radio et télé, par des publications et des actions de promotion, le tout en partenariat avec les organismes francophones.

En un mot, le Centre diffusera ses activités de trois façons; par sa bannière ou son image de marque, par son portail et par son siège situé à Québec.

Une organisation novatrice

Notre ferme détermination d’assurer la pérennité du fait français pour les générations à venir sera reflétée dans la structure même du Centre. Cette institution prendra la forme d’un organisme gouvernemental mixte dont une partie des administrateurs sera élue par l’assemblée générale de ses membres, tandis que l’autre partie sera nommée par le gouvernement.

Une telle structure, s’appuyant sur une large adhésion, nous a paru la plus susceptible de rallier les partenaires gouvernementaux du Québec et ceux des communautés francophones et acadiennes du Canada, ainsi que nos futurs partenaires, publics et privés, le tout afin d’assurer la continuité juridique et financière du Centre.

Prochaines étapes

Parallèlement à l’étude du projet de loi à l’Assemblée nationale, le gouvernement entreprendra les travaux d’aménagement de l’emplacement physique du Centre. Il est prévu que celui-ci ouvre officiellement ses portes au début de 2008. Dès lors, s’inscrivant dans le cadre des fêtes du 400e anniversaire de Québec, il rayonnera au Canada, puis il étendra sa présence graduellement dans les Amériques.

Conclusion

Tout au long des travaux ayant entouré l’éclosion du Centre de la francophonie des Amériques, j’ai été à même de constater à quel point la nation québécoise et les communautés ayant le français en partage sont résolues à approfondir et à renforcer le dialogue des cultures, tout en surmontant les défis communs auxquels ils font face.

Nous ne parviendrons jamais à accroître l'influence de notre langue dans le monde sans solidarité et sans leadership. En Amérique, il incombe au Québec d’assurer ce leadership et d’encourager l’émergence d’une telle solidarité. Il doit continuer à développer des rapports étroits avec toutes les composantes de la francophonie des Amériques. Le Centre de la francophonie des Amériques est un des outils qui lui permettra d’atteindre cet objectif.

Je vous remercie.