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São Paulo, le 8 décembre 2006 Allocution du ministre Benoît Pelletier dans le cadre des rencontres d’affaires organisées par la Fédération des industries de l’État de São Paulo (FIESP)

La version prononcée fait foi.

Monsieur l’Ambassadeur du Canada au Brésil, M. Guillermo Rishchynski,
Monsieur le Consul général du Canada à São Paulo, M. Jean-Marc Duval,
Monsieur le Président de la Fédération des industries de l’État de São Paulo, M. Paulo Antonio Skaf,
Monsieur le directeur général des relations internationales et du commerce extérieur de la Fédération des industries de l’État de São Paulo (FIESP), M. Roberto Giannetti da Fonseca,
Mesdames, Messieurs,

Je veux d’abord remercier chaleureusement la Fédération des industries de l'État de São Paulo de son aimable invitation. Je la remercie également d’avoir organisé ces rencontres d'affaires et ce déjeuner conférence. Je suis ravi de me trouver au Brésil, plus grande économie de l'Amérique du Sud et l’une des cultures les plus riches du continent.

J’aimerais aussi saluer les gens d'affaires de l'État de São Paulo et leurs homologues québécois. Je souhaite que ces rencontres d'affaires soient des plus fructueuses. Je tiens, à cet égard, souligner la présence d'investisseurs québécois importants dans l'économie de l'État de São Paulo et du Brésil :

  • CAE, une entreprise de Montréal a investi 100 millions de dollars dans un centre de simulateurs de vol en banlieue de São Paulo, afin de former plus de 5 000 pilotes de lignes du Brésil et d'Amérique du Sud;
  • Bétons préfabriqués du lac (BPDL), dont la filiale brésilienne a pour nom STAMP, s'est établie à São Paulo, il y a plus de dix ans. Sa technologie de murs rideaux pour les façades d’immeubles en hauteur est devenue une norme;
  • le Groupe Laperrière & Verreault (GL & V), également connu sous le nom DORROLIVER EIMCO, est devenu une référence pour les équipements industriels destinés aux entreprises minières et de pâtes et papiers;
  • QUEBECOR World imprime nombre de revues, périodiques et annuaires brésiliens et latino-américains;
  • SNC Lavalin, une des plus importantes firmes d’ingénierie au monde, a réalisé plusieurs travaux pour le compte de grandes entreprises brésiliennes.

Mais permettez-moi d’abord de vous brosser un bref tableau du Québec.

Le Québec est une société industrialisée et moderne. Il s’agit d’une société principalement francophone, tant par sa langue que par sa culture, puisque 83 % des Québécois ont le français comme langue maternelle. Nous comptons également une communauté anglophone dynamique ainsi qu’une population de langues et de traditions culturelles diverses dont quelques milliers de Brésiliens.

Le Québec est une société instruite. Quarante pour cent de sa population de 25 à 64 ans a complété des études postsecondaires. Ce taux d’instruction – l’un des plus élevés au monde – est le résultat direct d’investissements massifs dans l’accessibilité et la qualité de l’éducation, depuis plusieurs décennies.

Notre économie est ouverte. Elle est aussi l’une des plus innovatrices. Depuis 1995, le Québec est la province canadienne qui, en proportion de son PIB, enregistre le plus haut niveau de dépenses de recherche et développement (R&D). La part du PIB que le Québec consacre à la recherche et développement est plus élevée que les moyennes des pays de l’OCDE, du G-8 et de l’Union européenne. En 2004, nos dépenses en recherche et développement ont atteint 2,72 % du PIB. Elles représentent près de 28 % des activités de recherche au Canada.

Notre régime fiscal est aussi fortement orienté vers l’innovation. Il est le plus compétitif au Canada et l’un des plus concurrentiels au monde pour les grandes entreprises.

Avec des investissements annuels substantiels en recherche et développement, le Québec est en voie de se doter d’une expertise inégalée en matière de convergence technologique, d’intégration de systèmes, de jeux vidéo interactifs, de technologie optique et de biophotonique, d’applications destinées aux télécommunications sans fil, de technologie d’imagerie et de géomatique. D’ailleurs, il y a quelques années, la revue américaine Wired, spécialisée dans les technologies de l’information, classait Montréal au 5e rang mondial des centres technologiques, devant des villes comme Los Angeles, Paris et Tokyo.

Métropole du Québec, Montréal est la 2e en Amérique du Nord pour le pourcentage de main-d’oeuvre travaillant dans ce que l’on appelle le « noyau super créatif », soit les secteurs de pointe les plus innovateurs.

L’économie du Québec fait, par ailleurs, une large place au développement durable. Ainsi, le Québec, déjà champion des énergies propres avec son vaste réseau hydroélectrique, participe activement à l’émergence d’autres filières énergétiques renouvelables. Le Québec fait notamment oeuvre de pionnier dans le développement de l’éolien. Et Hydro-Québec, la société d’État responsable de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique, s'est engagée à en acheter 3 500 mégawatts. La récente Stratégie énergétique du Québec confirme que le Québec entend devenir le leader nord-américain des énergies renouvelables.

Le Québec est également une société de droit dont la tradition démocratique s’appuie sur un double héritage français et britannique. Établi en 1792, notre parlement est l’un des plus anciens en Amérique du Nord et dans le monde.

Le Québec est aussi renommé pour sa vitalité artistique, nourrie au creuset de ses racines françaises, de son appartenance nord-américaine et d’un fort métissage culturel. Plusieurs pays ont été en mesure d’apprécier les performances d’artistes tels que Céline Dion, Robert Lepage, de même que celles du Cirque du Soleil.

En 2008, la ville de Québec célèbrera le 400e anniversaire de sa fondation, événement qui fera place à de nombreuses festivités pour commémorer la fondation de la plus ancienne ville du Canada et à des activités à caractère international dont la tenue du 12e Sommet de la Francophonie. De plus en plus, le gouvernement du Québec manifeste sa volonté d’être un chef de file de la Francophonie et, dans ce contexte, vient d’annoncer la création du Centre de la Francophonie dans les Amériques qui aura comme mission de contribuer à la promotion et à la mise en valeur d’une francophonie vivante, dynamique et porteuse d’avenir pour la langue française.

Plus que jamais, le Québec entend organiser la mise en marché internationale de sa culture, dans un esprit de réciprocité, d’autant plus que nous estimons que les biens et services culturels transcendent leur dimension commerciale. D’ailleurs, avec le Canada et la France, et fort de l’appui des milieux culturels de nombreux pays et du concours actif de la Francophonie, le Québec a favorisé l’adoption de la Convention internationale sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles sous l’égide de l’UNESCO. Il reste à compléter la ratification par un nombre suffisant de pays.

Au début de novembre, le Québec accueillait la rencontre des ministres de la Culture de l’Organisation des États américains (OEA). Le Québec entend, en effet, suivre de près les travaux de l’OEA et de toute autre organisation qui traite de questions relevant de ses compétences.

Parlons maintenant de l’économie du Québec.

Ouverte, florissante et innovante, notre économie profite pleinement de la situation géographique stratégique du Québec dans la partie est de l’Amérique du Nord, au coeur des grands réseaux commerciaux et économiques. Ainsi, grâce à cette position privilégiée, le Québec offre un accès direct à un bassin de plus de 130 millions de consommateurs dans un rayon de 1 000 kilomètres. Le Québec est une porte d’entrée de choix vers les marchés nord-américains.

Au cours des dernières années, tous les indices économiques ont montré une économie québécoise en croissance : demande intérieure forte, croissance soutenue des exportations, augmentation marquée des investissements, croissance de l’emploi et taux d’inflation relativement faible.

Il est difficile de trouver une économie plus ouverte que celle du Québec. Nos exportations internationales comptent aujourd’hui pour le tiers de notre produit intérieur brut. Plus de 80 % de ces exportations sont destinées au marché américain, ce qui fait du Québec le 6e exportateur de biens et services aux États-Unis. En 2005, la valeur de nos exportations sur le marché américain atteignait 57,5 milliards de dollars. Nos exportations de biens et services se composent de 40 % d’intrants importés. Enfin, près de 40 % des investissements non résidentiels réalisés au Québec par le secteur privé sont le fait d’entreprises sous contrôle étranger.

Cette intégration croissante de notre économie, à l’ensemble nord-américain, a, bien sûr, été favorisée par l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), conclu – il est important de le rappeler – avec l’appui décisif du Québec. Il n’est pas évident que cette entente commerciale aurait été adoptée si le Québec n’y avait mis tout son poids électoral. C’est dire que vous trouverez, au Québec, des gens qui croient profondément aux vertus du libre-échange.

Solide, ouverte, innovante et diversifiée – l’économie du Québec est tournée plus que jamais vers le marché mondial, dont le Brésil. Le Québec vient de publier – je l’ai évoqué plus tôt – une Politique internationale, touchant autant les questions d’exportations que d’immigration, d’éducation, de culture, de sécurité ou de solidarité. Cette Politique internationale, c‘est celle d’un Québec qui s’inscrit, avec confiance, dans un monde en changement, un Québec présent au monde et fermement engagé dans son continent. La Politique prévoit une diversification de nos échanges vers des marchés qui offrent aussi un fort potentiel, à long terme.

C’est le cas du Brésil, dont l’évolution économique nous incite à lui porter une attention beaucoup plus soutenue. Le poids politique de votre pays, son influence dans les organisations internationales – tout comme la très grande créativité des Brésiliens – milite en faveur de l’accroissement de nos liens. Le Québec entretient déjà des rapports avec certains États du Brésil dans la santé, les biotechnologies et les technologies de l’information.

En conséquence, nous préparons l’ouverture d’un Bureau à São Paulo. Nous y regrouperons nos services institutionnels, économiques et d’immigration. Nous entendons développer, ici, les occasions d'affaires en aéronautique, dans les mines et forêts (équipements industriels), les infotechnologies, la biotechnologie et les textiles.

Le Québec a des liens privilégiés avec l’État de São Paulo par l’intermédiaire de la Conférence des régions partenaires, qui groupe, outre São Paulo et le Québec, la Bavière, la Haute-Autriche, le Cap occidental, le Shandong et bientôt la Floride. Nous travaillons, notamment, en éducation et en environnement, de même qu’en sciences et technologie.

Les avantages du Québec

Je ne voudrais pas passer sous silence les avantages considérables du Québec comme lieu d’investissement. L’un d’eux est certainement la qualité de sa maind’oeuvre. Notre main-d’oeuvre est composée de personnes talentueuses et qualifiées, motivées, comme en témoigne un taux de roulement plus faible qu’ailleurs, en Amérique du Nord. Elle est le plus souvent composée de gens bilingues, voire multilingues. Montréal offre aussi le plus grand bassin d’ingénieurs au Canada, soit tout près de 50 000 personnes.

Le Québec offre aussi une sécurité d’approvisionnement en énergie. Notre réseau est l’un des plus fiables au monde et nos tarifs d’électricité sont parmi les moins élevés des pays industrialisés. Ce faible coût de l’énergie n’est que l’un des facteurs qui permettent au Québec d’afficher les coûts d’implantation et d’exploitation d’une entreprise parmi les plus faibles des principaux pays industrialisés, comme l’indiquait, l’an dernier, la firme KPMG. Pour l’ensemble des secteurs économiques, ces coûts sont inférieurs de 2,2 % à la moyenne canadienne, de 8,1 % aux coûts observés aux États-Unis et de 15 % aux coûts qui prévalent dans les pays du G-8.

Nos mesures fiscales en matière de recherche et développement aident les entreprises à réduire leurs coûts – souvent de moitié et même davantage – tout en soutenant leur croissance. La nouvelle Politique internationale confirme cette orientation. Elle entend mettre le savoir, l’innovation et l’éducation au coeur de notre action internationale. Le gouvernement se fixe comme objectif un taux de 3 % du PIB en dépenses de recherche et développement, d’ici 2010. Une masse critique de chercheurs de haut niveau, un environnement qui encourage la créativité et l’interdisciplinarité, l’accès à des équipements de pointe et la possibilité de participer à de grands réseaux internationaux de recherche sont des facteurs essentiels pour réaliser cet objectif.

Cet engagement résolu, en faveur de l’innovation, nous a permis, au fil des ans, de développer des secteurs d’excellence. Ainsi, le Québec se classe au sixième rang mondial dans le secteur de l’aéronautique, avec quelque 260 entreprises – dont des géants mondiaux comme Bombardier, Pratt & Whitney et Bell Hélicoptère – qui emploient près de 40 000 personnes et exportent 80 % de leur production.

Nous ne sommes pas en reste non plus dans le domaine des technologies de l’information. Le secteur des TIC compte, au Québec, plus de 7 000 entreprises et quelque 140 000 employés. Des leaders mondiaux tels que IBM, Ericsson et CGI ont pignon sur rue à Montréal.

L’industrie québécoise des sciences de la vie est aussi florissante : 25 000 emplois dans 425 entreprises, dont Astra-Zeneca, Bristol-Myers Squibb, Merck Frosst et Pfizer. Le Québec offre une abondance de produits agricoles et de produits de la mer exportés dans plus de 150 pays. Montréal et Québec se classent parmi les villes nordaméricaines et européennes où les coûts d’exploitation d’une entreprise en agroalimentaire sont les plus faibles.

Avec les troisièmes réserves mondiales d’eau douce et une superficie boisée exploitable de la taille de l’Espagne, le Québec est aussi extrêmement bien pourvu en ressources. Troisième producteur mondial de papier journal et chef de file de l’énergie hydro-électrique, le Québec est un des dix principaux producteurs de minerai de la planète. Notre industrie environnementale est particulièrement créative et offre une expertise étendue et variée.

Le tourisme est aussi l’un des piliers de l’économie du Québec, qui mise sur son riche passé historique et ses nombreux attraits naturels. Seule ville fortifiée au nord de la frontière mexicaine, la ville de Québec se classe, d’ailleurs, au 16e rang des destinations touristiques mondiales.

Je voudrais, en terminant, souligner la qualité et la représentativité des entreprises technologiques qui m'accompagnent.

  • VAPERMA, une entreprise spécialisée dans le traitement de l'éthanol et le gaz naturel par membrane, représentée, entre autres, par son président, M. Claude Létourneau;
  • DCM AÉRONAUTIQUE, une entreprise manufacturière de produits complets d'usinage (One Stop Shop), représentée par son directeur des ventes, M. Christian Déry;
  • VERSA DRILL, un manufacturier de foreuse à diamant pour l'exploration minière, représenté par son vice-président au développement des marchés, M. Serge Bellefeuille;
  • DENIS CIMAF, un fabricant de débroussailleurs industriels pour le dégagement des sols, représenté par son président et responsable des ventes internationales, M. Laurent Denis;
  • VARENNES DÉVELOPPEMENT, un organisme de promotion de centres de recherche et développement en applications laser, en technologie de récupération et réduction d'énergie représenté, entre autres, par son directeur général, M. Marc Archambault;
  • KOLOMBO TECHNOLOGIES, une firme spécialisée dans la fabrication d’équipements de sécurité destinés à la localisation et à l’immobilisation de véhicules lourds dans le domaine du transport, représentée par son vice-président Amérique latine, M. Jacques Larose.

À toutes et à leurs vis-à-vis brésiliennes, je souhaite de fructueuses rencontres d'affaires. J’espère vivement que ce bref tour d’horizon vous aura convaincu que le Québec offre un climat d’affaires extrêmement propice à l’investissement étranger.

Le Québec offre aux entreprises un environnement économique moderne, riche et dynamique, axé sur l’innovation et de solides réseaux internationaux. Il réunit toutes les conditions pour que vous puissiez développer des entreprises prospères.

Je suis persuadé que vous trouverez des partenaires d’affaires heureux d’établir des liens durables et féconds. Vous bénéficierez, au Québec, une main-d’oeuvre de qualité pour mener à bien vos activités de production, de recherche et de développement ainsi que des canaux efficaces d’accès aux grands marchés nord-américains.

Je vous remercie.